Gargouilles ironiriques et autres rêves chimériques
Fasciné par les gargouilles moyenâgeuses qui habitent les murs des édifices, le plus souvent religieux, de nos villes et villages, Michel Brassac nous propose un monde d’êtres étranges, de monstres hybrides et de bêtes merveilleuses, à la fois menaçantes (pour de rire) et innocentes (pour de bon). Ses créatures sont parfois fixées aux murs, parfois posées au sol à hauteur d’enfant. On évolue entre elles avec plaisir, en prenant tout le temps nécessaire à leur apprivoisement.
On a parfois dit des gargouilles, ces tendres monstres de pierres, qu’elles savourent le spectacle que leur offre l’humanité, qu’elles se régalent des turpitudes des hommes. Est-ce en raison de leur fringale d’ignominies en tous genres que Michel Brassac habille ses statues de toutes sortes d’écrits ou d’images qui retrace l’Histoire des hommes ou celle de l’art ? Toujours est-il qu’il revêt ses compositions en papier mâché, souvent monumentales, d’une sorte de peau qui peut prendre l’apparence de la pierre, parfois rehaussée de tatouages. Les bassesses des hommes y sont plus ou moins lisibles, ainsi d’ailleurs que leurs réalisations les plus nobles.