Artiste plasticienne
Vit et travaille dans l’Aude
Née en 1967 à la croisée d’ancêtres catalans et italiens, Elia Pagliarino partage son enfance avec les résidents handicapés de l’établissement où ses parents travaillent.
C’est certainement à partir de cet environnement, où l’irrationnel invite facilement à l’imaginaire, que s’est construit le socle de ses réflexions sur les apparences, les notions de normes et d’identité et la fonction des corps.
LES CONTES SAUVAGES
Le bestiaire humain d’Elia Pagliarino est d’une exubérance rigoureuse : exubérant dans son imaginaire débridé et poétique, rigoureux dans l’emploi exigeant de la plume qui croise le trait à la manière des gravures anciennes du XIXème siècle.
Au prix d’une boulimie délirante du trait, l’artiste fait naître du tréfonds de ses rêves éveillés un monde hors normes où hommes et bêtes adoptent des postures chorégraphiées et s’imposent au visiteur pour abattre les catégorisations.
« Il ne faut pas avoir peur des ambiguïtés, nous devons encourager les différences », nous dit l’œuvre d’Elia Pagliarino. Les cultures de l’identité, du genre, des origines sont en perpétuels changements car notre monde est en perpétuel mouvement.
« Bien sûr, mes détournements étranges extrapolent l’idée de l’hybridation, mais si j’en use, c’est pour travailler l’esthétique de la métamorphose, pour réveiller autant notre émerveillement enfantin que nos inquiétudes contemporaines. Les Contes Sauvages portent en eux la fantaisie des contes populaires, mais ils s’inspirent aussi d’un présent expérimental, celui des recherches sur la génétique et le transhumanisme. »