Dans cette rétrospective au MAMC, sont présentées diverses œuvres rendant compte de la relation que l'artiste noue avec les signes, le récit en peinture, les rébus.
Longtemps il a été fasciné par l'image à décrypter, le hiéroglyphe ou bien sa version moderne : le mode d'emploi. Le mode d'emploi comme langage universel, qu'il aime intégrer dans ses peintures. De sa double recherche en bande-dessinée et en peinture, il retient l'appétit de récit, de narration. Mais en peinture, cela n'a d'autre but que de servir la bacchanale des couleurs, la danse des tonalités. Au revoir la logique !
Peu à peu, du fin fond de ses toiles a émergé cette notion de rébus sans sens, de signes successifs formant une narration. Travaillant de plus en plus sur la perception de ces indications de direction, de sens, il n'a eu de cesse de les intégrer avec le corps mouvant des couleurs. Eau et huile. Il aime ainsi construire ce jeu infini de questions-réponses qui s'établit lors du regard d'un tableau par le spectateur.
" Car de raison, il n'y en a pas ! "Il y a un œil", me dit-on, "deux mains enchaînées, un clavier d'ordinateur et une grosse tétine!" Quès aquo? Je revendique le fait de lancer le spectateur sur de fausses pistes, de le faire monter dans une barque sans avoir de destination finale autre que le goût du voyage. Hors azimut. Si récit il y a, il n’apparaît nullement en terme de logique, de résolution et si un quelconque sens doit être trouvé dans mes peintures, la cohérence et l'interprétation ne sauraient s'y déployer autrement que dans l'esprit, le regard de celui qui l'y cherche."
Comme une auberge espagnole où chacun mange ce qu'il a apporté.